Les champions des 144 cases - 1

Publié le par dames-ffjdi

Article proposé par Franck Laurent

1° Willy BEAUREGARD (1889 - 1932) – le premier des géants.
beauregard

De tous les grands champions qu'a connu le jeu de dames canadien, William BEAUREGARD est sans doute le plus impressionnant, le plus mythique, même si en Europe, il est totalement inconnu, ou peu s’en faut ; c’est une honte de ne pas avoir perpétrer sa mémoire, mais c’est ainsi.
Willie BEAUREGARD était un Franco-Américain, né dans l’Etat américain du Massachussets. Son père Edouard était déjà très fort, mais le jeune William le dépassa rapidement. Il conquit successivement les titres de champion des Etats-Unis et champion d’Amérique. A l’époque, précisons que les forts joueurs se défiaient régulièrement à travers des matchs en 5 ou 10 parties. Bauregard les gagna presque tous.

En 1923, sa carrière prit une nouvelle dimension. Le quotidien de Montréal, "La Patrie", organisa un grand match en 10 parties entre BEAUREGARD et le célèbre Hollandais Bénédictus SPRINGER, plus ou moins "champion d’ Europe". Ce dernier releva le défi, prit le paquebot pour le Canada et affronta le Franco-Américain à Montréal. Sur le grand plateau, il perdit 3 parties et décrocha 2 remises, et sur les 100 cases, il gagna une partie, en perdit une et concéda trois remises.Au total, Beauregard gagna sur le score de 13-7. Il devint donc Champion du Monde sur 144 cases (le premier mis en jeu), Champion du Monde de "combiné", et pour les Canadiens, Champion du Monde sur 100 cases, car dans le contrat, il était précisé qu’en cas d’égalité, le plus rapide serait déclaré vainqueur. Et à ce petit jeu, Beauregard se montra plus rapide de 22 minutes ! Précisons toutefois que la FMJD, créée en 1948, ne reconnut jamais ce titre.

En 1929, Beauregard affronta pour le titre mondial 144 cases un joueur qui allait faire parler de lui plus tard ; un certain Marcel DESLAURIERS ! Et là encore, dans un match titanesque, Beauregard se montra le plus fort et vainquit son compatriote sur le score serré de 11-9. La revanche s’annonçait somptueuse, car tous les observateurs avaient décelé l’exceptionnel talent du jeune Marcel, âgé de 24 ans à l’ époque. Sur la pente ascendante, peut-être aurait-il pu détrôner son illustre aîné… Malheureusement, le destin en décida autrement. Willy BEAUREGARD, malade du cœur, était de plus en plus faible. En 1932, il tira sa révérence, laissant le damier canadien en deuil. Il n’avait que 43 ans. Une nouvelle ère, un ultime "âge d’or" s’ouvrait pour deux autres géants, Raoul DAGENAIS (trop méconnu lui aussi) et Marcel DESLAURIERS, champion du Monde 100 cases en 1956.

Publié dans historique

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