Chronique - 64 cases

Publié le par dames-ffjdi

Jeu de Dames international sur 64 cases

(ou JD brésilien)

 

Sur les pas du Docteur Diégo Rodriguez, pionnier français du 64 cases!

 

Chronique de Gil Taillandier

 

Analyses des parties jouées par le Français Diégo Rodriguez

 

lors du 2è championnat du Monde,

 

organisé du 15 au 28 octobre 1987 à Sâo Lourenço, Brésil

 

Après la première édition jouée en 1985 dans la ville italienne de Galantine, dix-huit joueurs participent à l'édition suivante : 8 Brésiliens, 5 Soviétiques (dont le jeune Alexander Schwarman, futur multiple champion du Monde sur 64, puis 100 cases), 2 Israëliens (probablement issus de l'école soviétique), un Italien, un Américain (le vétéran Iser Kouperman, septuple champion du Monde sur 100 cases pour le compte de l'URSS) et le Français Diégo Rodriguez.

 

C'est le parcours de ce dernier que je vous propose, un quart de siècle plus tard. Diégo Rodriguez a montré un grand courage pour aller affronter l'élite du 64, alors que cette discipline n'est pas du tout pratiquée en France à cette époque et qu'il ne dispose ni des moyens informatico-électroniques d'aujourd'hui, ni probablement d'aucune littérature technique. Notre pionnier est donc parti avec comme seul bagage son expérience du 100 cases : forcément insuffisant face aux meilleurs qui  de surcroît jouissent de l'effet de groupe pour progresser. L'indulgence est donc de mise ici, d'autant que les parties jouées s'avèrent instructives pour les modestes compétiteurs que nous sommes pour la plupart.

 

RONDE 1

 

Diégo Rodriguez (blancs) est opposé à l'Israëlien Alex Schwarzman (noirs) : à noter que ce dernier (ou son homonyme...) participe aux Jeux de Lille 2012. Il gagne la partie ci-dessous par un mat à 10vs10 après 16' de temps de jeu contre 45 au Francais !

 

 

1)     c3-d4  d6-c5 : N prennent d'emblée une case importante

           

2) b2-c3 c7-d6 : jouer sur la diagonale s'avère moins actif qu'en 100 cases                     

 

3) g3-h4  b8-c7 : prendre la bande est ici sans intérêt ; g3-f4 plus actif !

 

4) f2-g3  f6-g5 : h2-g3 permet d'activer un pion faiblard, sans casser le centre...

 

5) h4xf6  e7xg5 : ce 1er pionnage interdit c1-b2 et g1-f2

 

6) g3-f4  g7-f6 : B occupent enfin une case-clé, mais N maintiennent leur pression...

 

7) h2-g3  g5-h4 : B ? en se privant d'interdire g5-h4 grâce à la thématique menace de coup semi-direct a3-b4 (c5xa3) f4-g5 (h6xf4) e3xa3 (B+1) 

 

8) e1-f2  b6-a5 : B ?? laisser le pionnage avant par g1-h2 permet la construction d'une flèche potentiellement salvatrice...

 

9) d4xb6  a7xc5 : le paysage s'assombrit pour les B avec la mise en évidence de pions pendants et la menace thématique imminente créée par les pions N a5 et c5 associés à d6 ou f6, par le biais d'une prise majoritaire après c3-d4

 

10) a1-b2  c7-b6 : B ?? c3-d4 permet aux B de résister davantage grâce au PN c7 et au crochet N sur la diagonale...

 

11) g1-h2  f6-e5 mat ! Les N auraient même pu inverser leurs deux derniers coups.

 

A l'issue de ce 2è championnat du Monde, Alex Schwarzman se classe 9è avec 20 points sur 34 (59%). La FMJD lui attribue le grade de Maître Fédéral (pour lequel l'Israëlien avait déjà acquis précédemment des normes) et une norme de Maître International (son grade actuel ou celui de son homonyme).

 

Analyse de la ronde 2 prochainement : Igor Schwarman (Israël) vs Diégo Rodriguez dans une partie probablement historique, elle aussi, pour le JD 64 français.

 

 

 

Gil Taillandier

 

Publié dans Analyses

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